Si certains experts vont jusqu’à recommander l’abandon de l’idée d’urbanisme pour s’engager dans le développement durable, certaines villes démontrent que les deux concepts peuvent également aller ensemble. Elles se distinguent d’autres métropoles de par leurs principes intégrant, entre autres, les enjeux environnementaux, socioculturels et économiques. En voici quelques-unes d’entre elles.
San Francisco, la première ville recycleuse de déchet dans le monde
Avec ses mégalopoles, ses exploitations pétrolières à perte de vue et ses innombrables usines automobiles, les Etats-Unis ne constituent pas un modèle de développement durable. Une de ses villes fait cependant exception et se hisse même en tête de liste des pionniers de l’urbanisme durable. Il s’agit de San Francisco. L’agglomération de la côte ouest américaine affiche en effet un taux de recyclage de déchets de plus de 80%, contre seulement 34,6% pour tout le pays de l’Oncle Sam. Le cap de 100% devrait même être atteint au cours de cette nouvelle décennie.
Mais comment parvenir jusque-là quand on compte en son sein pas moins de 800 000 habitants ? Depuis les années 1990, la ville a :
- Rendu obligatoire le recyclage dans n’importe lequel de ses secteurs géographiques
- Interdit les gobelets en polystyrène et les sacs en plastique
- Interdit la vente de bouteilles d’eau en plastique dans l’espace public
Bogota, le développement durable au service de la lutte contre la criminalité
« L’enfer est devenu un paradis ». Ceux qui sont passés à Bogota dans les années 1990 et qui y sont retournés plus récemment ne croient pas à leurs yeux quand ils voient comment la ville a changé. À l’époque, la capitale colombienne étouffait sous les bruits des armes et une pollution atmosphérique favorisée par la quasi-inexistence de politiques d’urbanisme. Elle a connu cependant une mutation écologiquement positive sans précédent depuis l’arrivée d’Enrique Penalosa à sa magistrature suprême. Lui et son équipe ont abandonné des projets d’autoroute urbaine et les ont remplacés par d’autres consistant à créer de différentes pistes cyclables et avenues piétonnes.
L’interdiction pour les automobilistes de conduire en ville à une fréquence hebdomadaire de plus de 3 fois durant les heures de pointe a également beaucoup amélioré l’air que respirent ses habitants. À cela s’ajoute la multiplication de parcs et d’espaces publics accessibles. La ville compte ainsi actuellement pas moins de 1100 espaces verts. Et elle a connu en seulement 10 ans une réduction de plus de 40% de son taux d’homicide.
Oslo, lauréat 2019 de la distinction « capitale verte européenne »
Il est difficile de parler de ville durable sans parler d’une ville européenne nordique. En 2019, la ville d’Oslo a obtenu la distinction « capitale verte européenne » pour ses nombreuses politiques en faveur du développement durable. Conscient qu’une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre proviennent du transport, elle a décidé d’interdire son centre-ville aux automobilistes. 700 places de stationnement y ont été donc tout simplement supprimées. La municipalité a également misé sur la création d’un plus grand nombre d’espaces verts, de zones piétonnes et d’aménagements cyclables.
Oslo est devenu également un exemple européen de l’agriculture urbaine. Le Jardin de Losaeter en constitue l’une des preuves. Il comprend, en soin sein, champ de blé, jardin potager, ruches, poules et fournil à pain. L’écoquartir de Vulkan est aussi une référence grâce à la quasi-autonomie en énergie de ses habitants. Tout cela n’est rien devant le premier aérotropolis à énergie positive dont la construction a déjà commencé en 2020 autour de l’aéroport de la ville.