Face à la menace grandissante de la désertification, un phénomène qui affecte directement plus d’un milliard de personnes dans le monde, diverses initiatives ont vu le jour pour lutter contre ce fléau. Cet article vous propose un tour d’horizon des principales actions menées à l’échelle internationale pour protéger et restaurer les terres dégradées et les écosystèmes fragiles.
La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification
Adoptée en 1994, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) constitue le principal instrument juridique international pour faire face à ce phénomène. Elle vise à promouvoir des solutions durables pour prévenir et lutter contre la dégradation des terres et favoriser la restauration des zones touchées. La UNCCD compte aujourd’hui 197 pays membres, et sa mise en œuvre s’appuie sur un réseau d’organisations partenaires, d’institutions scientifiques et de représentants de la société civile.
Parmi les actions phares de cette convention figurent notamment le développement d’indicateurs de suivi pour évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre la désertification, ainsi que l’élaboration de programmes d’action nationaux adaptés aux spécificités locales. La UNCCD soutient également des projets pilotes innovants et encourage le partage d’expériences et de bonnes pratiques entre les pays membres.
Le Fonds pour l’environnement mondial
Créé en 1991, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) est un mécanisme financier international qui vise à soutenir des projets de protection de l’environnement dans les pays en développement. Le FEM s’attaque notamment au problème de la dégradation des terres et de la désertification en finançant des initiatives qui contribuent à la conservation et à la restauration des écosystèmes, à la diversification des sources de revenus pour les populations locales et à l’amélioration des capacités institutionnelles.
Depuis sa création, le FEM a investi plus de 2 milliards de dollars dans des projets liés à la lutte contre la désertification, mobilisant ainsi près de 10 milliards de dollars en cofinancement. Parmi les succès notables du FEM, on peut citer le projet GREAT Green Wall, qui vise à créer une mosaïque d’espaces verts sur 8 000 km le long du Sahel africain pour freiner l’avancée du désert.
L’Initiative « Restaurer un milliard d’hectares »
Lancée en 2011 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’initiative Bonn Challenge vise à restaurer un milliard d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici 2030. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’accord de Paris sur le climat, qui reconnaissent le rôle crucial des écosystèmes terrestres dans la régulation du climat et la préservation de la biodiversité.
À ce jour, plus de 60 pays se sont engagés à participer au Bonn Challenge, avec des objectifs nationaux de restauration allant de quelques milliers à plusieurs millions d’hectares. Des partenariats régionaux ont également été mis en place pour faciliter la coopération entre les pays et favoriser l’échange d’expertise et de ressources techniques.
Le rôle des organisations non gouvernementales
De nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) sont également engagées dans la lutte contre la désertification, à travers des projets locaux, régionaux ou internationaux. Ces organisations jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public, le plaidoyer auprès des décideurs politiques et la mise en œuvre de solutions concrètes sur le terrain.
Parmi les ONG actives dans ce domaine, on peut citer par exemple l’organisation Trees for the Future, qui soutient des projets agroforestiers en Afrique subsaharienne ; The Nature Conservancy, qui œuvre pour la protection et la restauration des habitats naturels aux États-Unis et dans plus de 70 autres pays ; ou encore Justdiggit, qui développe des techniques de régénération des sols et de captage de l’eau de pluie en Afrique de l’Est.
En conclusion, la lutte contre la désertification mobilise une multitude d’acteurs à travers le monde, depuis les instances internationales jusqu’aux communautés locales. Si les défis sont immenses, les initiatives présentées dans cet article témoignent d’une prise de conscience croissante et d’une volonté collective d’agir pour préserver nos terres et nos écosystèmes. Comme le souligne l’adage africain : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »